Saturday, February 10, 2007

A propos d'Alain Escoffier (25/10/1949 - 10/02/1977)


10 février 1977. La France giscardienne, repue et indolente, somnole dans l’hiver. A moins de trois cents kilomètres, un rideau de fer coupe l’Europe en deux. Et de l’autre côté, le sinistre bloc de l’Est avec ses camps de la mort, ses pénuries « compensées » par une surabondance de policiers, de miliciens et de soldats. Face à l’Allemagne Fédérale, où une armée américaine traumatisée par le Vietnam et une armée britannique dramatiquement sous-équipée montent un semblant de garde, deux nations asservies sont comme des avant-postes de l’hydre communiste, deux créations tératogènes du siècle présent. Tout d’abord, la RDA, état artificiel composé d’un bout de Prusse, de la Saxe, du Mecklembourg et d’un vague morceau de Thuringe. Ensuite, la Tchécoslovaquie, déjà séparée une fois et ressoudée en dépit du bon-sens. Un état sirène, un état centaure, un état mi-carpe, mi-lapin où la Slovaquie catholique, prolongement de Budapest, a été mariée de force et juridiquement violée dès la nuit de noces de 1919 à la Bohême-Moravie protestante, pseudopode de Berlin, les Tchèques étant les plus germaniques des Slaves à moins qu’ils ne fussent les plus slaves des Germains…

10 février 1977, avenue des Champs-Élysées. La plus belle avenue du monde, c’était encore le cas à l’époque, connut en milieu de matinée une tragique agitation. L’Aeroflot, compagnie d’état de l’URSS y avait ses locaux français. Les marxistes ont toujours aimé parader en exhibant les signes extérieurs de la richesse capitaliste. Probablement parce que la seconde a toujours financé les premiers. Même à cette époque. Surtout à cette époque… En ce jour d’hiver, un jeune homme remonte l’avenue. Il est vêtu d’un imperméable de modèle américain et porte à la main un bidon d’essence. Alain Escoffier est âgé de 28 ans (il était né le 25 octobre 1949), il est marié à une réfugiée est-allemande. Employé de banque, il est membre du Parti des Forces Nouvelles et collaborait à L’Elite européenne dont il était un membre fondateur et au journal Impact. Il entre dans les locaux de la compagnie aérienne soviétique, s’arrose d’essence et craque une allumette. Pendant que les flammes dévorent son corps, il a la force d’hurler une dernière phrase, son testament politique : «Communistes, assassins ! ».

Le geste d’Alain Escoffier n’est pas sans signification symbolique. Il se place en écho avec celui de trois patriotes tchèques : Jan Palach, Ian Zajik et Evzen Plocek. Le 16 janvier 1969, le premier s’immolait par le feu place Venceslas à Prague pour protester contre l’invasion soviétique de son pays. Il mourut trois jours plus tard de la suite de ses blessures. Il avait 20 ans. Le second fera le même geste au même endroit le 25 février : il avait 18 ans. Le troisième les suivra dans la mort le 4 avril, il avait 40 ans. L’impact est immense, non seulement en France, mais également en Italie et dans les pays de l’Est. Nos frères de l’Est, à la différence de l’Ouest, voient dans le geste d’Alain un sacrifice, une preuve qu’on ne les a pas oubliés. Par contre, et là comme à l’Ouest, les mêmes cassettes audio circulent sous le manteau. Un chanteur dont les chansons ostracisées en France sont diffusées clandestinement en Pologne où elles ont un grand succès : Jean-Pax Méfret. 12 février 1977, avenue des Champs-Élysées : des patriotes français menés par Michel Collinot voudront aller déposer une gerbe de roses dans les locaux de l’Aeroflot. La répression de la police giscardienne est fulgurante. Fulgurante et logique. Le mondialiste VGE, homme-lige de Rockefeller, n’est-il pas considéré par les Soviétiques comme plus « fiable » que Mitterrand ? N’a-t-il pas nommé à Matignon le super-mondialiste et trilatéraliste Raymond Barre, qui n’a jamais fait mystère de sa soviétophilie ? La répression est féroce et brutale. Alain Boinet, militant nationaliste, veut déposer la gerbe : il sera violemment tabassé par les « forces de l’ordre ». Voulant venir à son secours, Jean-Claude Nourry subira le même sort. La vitrine de la compagnie aérienne est fracassée : les policiers y avaient jeté un jeune patriote (il semblerait que le malheureux « projectile humain » fut Laurent Maréchaux). Un « Comité Alain Escoffier » se crée, 77 personnalités parmi lesquelles l’écrivain Jean Raspail, le dessinateur de presse Pierre Pinatel ou le double résistant Pierre Sergent signèrent une lettre ouverte dans laquelle ils fustigèrent le comportement immonde de la presse : « Il est malhonnête de présenter Alain Escoffier comme un exalté ou un extrémiste. C’était un garçon calme et réfléchi. Son jugement politique correspondait à un choix. S’il a choisi ce moyen extrême que l’on peut regretter, c’est qu’il considérait la situation des pays de l’Est comme extrême ».

En effet, la presse française, qui n’a jamais caché ses sympathies pour le communisme, rivalise d’abjection. L’Agence Tass lancera même une version totalement délirante des faits : un commando d’extrême droite aurait arrosé d’essence Alain Escoffier, aurait mis le feu, et l’aurait propulsé dans les locaux. Leurs laquais tricolores de L’Humanité s’empressent de reprendre mot à mot la version soviétique et mensongère (pléonasme) des faits. L’Humanité est le genre de journaux qui, faute de mieux, peut parfois écrire même la vérité. Cette fois, L’Huma sera plus conventionnelle : comme sur l’URSS, comme sur la Seconde Guerre Mondiale, c’est le mensonge érigé en dogme, une prédisposition génétique dans le journal fondé avec les millions de Rothschild et des frères Louis-Dreyfus pour ne citer qu’eux… Seul mouvement politique ayant fait de l’injure aux morts et de la profanation de sépultures un moyen de militantisme, les gauchistes ironisèrent sur « ce fasciste qui était à présent grillé ». C’était l’époque où la LCR de Krivine n’était pas devenue anti-soviétique par tactique. Trente ans après, bien des gauchistes de l’époque sont devenus des notables du socialisme libéral ou du libéralisme social, en bref, de l’UMPS. Beaucoup plus gras, beaucoup plus riches, mais toujours aussi malfaisants et toujours aussi idéologiquement – pour ne pas dire génétiquement – anti-français. Deux bras, un seul cerveau. In nomine protocolis… 23 février 1977 : 1500 personnes assistent à l’enterrement dont la messe est célébrée par l’abbé Bayot. Un grand meeting est organisé à la Mutualité. Trois membres de poids des « Comité Escoffier », Michel Collinot, Bernard Antony et Jean-Pierre Stirbois, décident de rallier le Front National dont le président, Jean-Marie Le Pen, vient de rendre hommage au sacrifié. Quatre jours plus tard, c’est de la même Mutualité que partiront les fidèles venus libérer Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Les flammes qui embrasèrent notre camarade étaient les lueurs d’une aube nationalistes riches en promesses. Trente ans plus tard, elles n’ont pas toutes été déçues…

Comme Alain Escoffier suivit l’exemple des tchèques, un autre patriote européen suivit le sien. Le 25 avril 1995, sur la Lenbach Platz à Munich, Reinhold Elstner s’immola par le feu pour protester contre les accusations mensongères que les Alliés firent contre le peuple allemand. Notons que dans sa lettre d’adieu, Elstner cita le troisième « Juste juif » recensé dans l’histoire. Trois en plus de soixante-dix ans de communisme ! Après l’avocat Me Mendelssohn, après le capitaine de l’armée rouge compagnon de Goulag de Soljenitsyne, nous avons donc l’oncle juif, ami de la famille Elstner, qui protégea des civils allemands lors des massacres de mai 1945. Trois arbres plantés, cela ne va pas faire une grosse facture de botaniste… Il en profita également pour remercier la femme médecin juive qui le soigna d’une pleurésie alors qu’il était esclave dans un camp de la mort soviétique à Gorki. Chassé de sa terre natale (il venait des Sudètes), n’ayant jamais été membre de la NSDAP et ayant été soldat dans la Wehrmacht sur le front de l’Est, il avait eu la preuve qu’un crime horrible attribué à son peuple en Ukraine n’était que faribole de propagande. N’ayant pas eu la possibilité de dire la vérité, ayant par ailleurs blâmé les crimes de certaines organisations nazies, jugeant que le peuple allemand était aussi coupable (ni plus, ni moins) des exactions des SS que le peuple juif l’était de celles du NKVD. Elstner a donc choisi une mort horrible pour l’amour de la vérité. Il voulait que celle-ci illumine le monde et comme personne ne voulait la voir, il éclaira lui-même la nuit de l’obscurantisme en devenant torche vivante. Il a rejoint au Panthéon des martyrs les enfants d’un peuple qui fut bien puni de ses crimes de 1919 à 1945…

Le groupe de rock italien Compagnia dell’Anello (nommé ainsi en hommage au très réactionnaire et racialiste Tolkien) lui a consacré une chanson : « Champs-Élysées, un cri étouffé, en plein Paris, un jeune est brûlé. Champs-Élysées, entend la Seine, qui chante en silence mais ce n’est pas du chagrin. Cœur de l’Europe, tu as battu une seconde, là dans cette rue aux Champs-élysées. Cœur de l’Europe, Champs-Élysées, répondent en chœur Rome et Bruxelles. « Non, il n’est pas mort » dit la Seine, le Rhin répond « je l’emmène avec moi », les Alpes chantent « il est avec nous », les fjords crient « il est en nous ». Les bois des montagnes, la Forêt Noire murmurent doucement « certains ont encore de l’espoir » ; à Prague, muet, sur la place il y a Jan, qui sourit tranquillement : « il est vivant et avec moi ». Un prénom, un nom pour l’Europe parce que désormais vit un héros sur les Champs-Élysées : Alain Escoffier, Alain Escoffier, Alain Escoffier, Alain Escoffier… »

5 Comments:

Anonymous Anonymous said...

VGE....apátrida globalista ? apatrida mundialista? anti espagnol ?

9:45 AM  
Anonymous Anonymous said...

En la Francia Giscardiana de 1979......¿ Se suicidó un Ministro ?

11:30 AM  
Blogger Enzo said...

Robert Boulin, assassinat maquillé en suicide.

Il y eut aussi deux assassinats officiels : Fontanet et de Broglie

Et un assassinat maquillé en accident : d'Ornano

6:15 AM  
Anonymous Anonymous said...

Antonio Herrero (Cadena Cope), 2 de mayo de 1998, Marbella.......¿Assassinat maquillé en accident?

2:17 PM  
Anonymous Anonymous said...

"Un état sirène, un état centaure, un état mi-carpe, mi-lapin où la Slovaquie catholique, prolongement de Budapest, a été mariée de force et juridiquement violée dès la nuit de noces de 1919 à la Bohême-Moravie protestante, pseudopode de Berlin,"

Hum...La Bohème-Moravie était tout de même AUSSI majoritairement catholique (depuis la fin de la Guerre de Trente Ans), même s'il y avait une forte minorité de protestants et d'athées...

6:26 AM  

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